7 ème génération de bergers



Dans la rubrique "agri passion" du Bulletin agricole des Hautes-Pyrénées, Jean Guyot a mis en lumière notre petite vallée d'Arbéost, méconnue , mais authentique et entretenue par la volonté farouche et rare de ses habitants. Il a souligné , en particulier, l'attachement de notre famille pour cette enclave montagnarde, pour nos racines, pour notre travail.
Nous esperons que grâce à la "relève", les traditions pastorales perdureront encore longtemps .
Longue vie donc aux fromages d'Arbéost et aux merveilleux paysages conservés grâce à l'activité des bergers.



Voici le texte et les photos de Jean GUYOT, que nous remercions :

Montauban d'Arbéost

Je vous emmène dans la Haute Vallée de l'Ouzoum, plus précisément à Arbéost. Dès la descente depuis le col du Soulor, la nature vous offre un paysage phénoménal avec le cirque du Litor et cette route vertigineuse qui vous fait monter au col d'Aubisque qui zèbre sa façade. Passons un verrou pour entrer dans la partie haute de l'Ouzoum. La nature est toujours aussi éblouissante et ce que l'on voit du travail des paysans laisse pantois. Où que votre regard se porte, vous ne verrez aucun terrain plat. Une caractéristique importante de la vie de cette vallée autant que la route depuis le col du Soulor qui, prévue en 1863, ne sera faite qu'en 1963 (!)



Quartier Cuyaubère, j'y suis et la trentenaire, Catherine Montauban m'accueille, sourire éclatant aux lèvres. Elle fait partie des rares jeunes qui continuent le travail des anciens. Citons Sylvain Poulou, Fabrice Ompraret, les nouveaux arrivants et, plus bas, Yann Mondot. Ils sont la somme de toutes les générations successives qui ont sué sang et eau pour construire et façonner cette vallée très à part.




Catherine en est bien consciente et prendre la suite de ses parents coulait de source. Il est hors de question de quitter SA vallée ou d'en être trop loin. Elle veut la vivre et continuer à faire vivre les générations précédentes au travers de son travail.



Des aïeux identifiés par les recherches de Marie-Jo et qui remonte à 1796 avec Jean Gay ce qui correspond à l'année où Bonaparte épouse Joséphine de Bauharnais et à la 7ème génération. La néo retraitée aura t'elle le temps de compléter ses recherches? A lire si ce n'est déjà fait, un long article de Christine Lanardonne et Patrick Vialat dans la revue «Lavedan et Pays Toy» de la Société d'Études des Sept Vallées N°48 de 2017

Le parcours de Cathy est classique: le Bac comptabilité gestion au lycée d'Argelès-Gazost, travail sur l'exploitation avant de s'engager vers le BPREA qu'elle obtient sans souci. 2010, c'est la rencontre avec son compagnon Jean-Bernard Ferrer ( qu'on appelle Léo) qu'elle rejoint à Asson. 2011, la prochaine génération fait son entrée dans le monde avec Lili. 2017, Catherine prend la succession de ses parents, Jean-Marie et Marie-Jo, à Arbéost. Elle est maintenant éleveuse de bovins (des Suisses et des Montbéliardes) et d'ovins (Basco-Béarnaise). 10 des unes et 90 des autres . Cathy insiste avec force sur le fait qu'ici l'élevage est naturel.




 Elle a un frère, Fabien, qui est apiculteur à Arrens mais pose quand même des ruches ici.



Un hameau, un village, une vallée qu'elle ne veut quitter sous aucun prétexte. Côté Ouzoum, l'exploitation fait 17 ha de prés et pas l'ombre d'un épi de maïs. Je vous l'ai dit plus haut, le plat ou presque n'existe pas ici tant et si bien que certaines parcelles, rares mais extrêmement pentues, se fauchent encore à la main pour être descendu dans le drap appelé ici «linso». Autrement l'essentiel se fait à la moto faucheuse, ramené vers le bas et round-ballé avant d'être stocké pour l'hiver.


 La production de l'exploitation de Cathy est fromagère: du vache, du brebis, du mixte et du greuil. Pour la vente, Catherine et  Marie-Jo, la maman, continuent ce qu'y a été mis en place depuis des lustres, à savoir faire le marché d'Argelès le mardi et le samedi à la petite halle de la même ville, par le biais de clients habitués qui font du groupage et, depuis quelques années par internet avec le site marchand.


De son côté, le travail ne manque pas pour Cathy, vous vous en doutez surtout avec une ferme et un foyer à gérer.
 La 8ème génération est arrivée en la personne de Lili, un petit bout de six ans doté d'un caractère aussi fort que celui de la Haute Vallée de l'Ouzoum. La relève est assurée, c'est certain.